Seine-et-Marne. Trafic de tabac à chicha : les trafiquants avaient été interpellés à Fleury-en-Bière
Plusieurs trafiquants de tabac à chicha comparaissaient le 13 juin au tribunal correctionnel de Melun. Deux d’entre eux avaient été interpellés au péage de Fleury-en-Bière.
Sans être aussi rémunérateur que le trafic de drogue, celui de
tabac à chicha permet joliment d’arrondir ses fins de mois, si l’on en croit
le procès correctionnel qui s’est tenu à
Melun, le jeudi 13 juin.
Son principal intérêt commercial : une vitrine légale (si l’on acquitte les droits d’importation) et beaucoup moins de risques encourus en cas d’interpellation pour des gains non négligeables pouvant aller jusqu’à 11 000 € par mois.
Sagement alignés devant leurs juges,
cinq individus comparaissaient libres, tandis qu’un sixième, actuellement en détention, s’efforçait de s’expliquer entre deux gendarmes. Des explications rendues difficiles par son fort accent tunisien et aussi par ses explications particulièrement confuses.
Fleury-en-Bière
Le premier coup sévère porté à ce réseau de
« vrais professionnels travaillant comme des grossistes » ainsi que le précisait la présidente du tribunal, remonte à la soirée du 14 mai 2016, au péage de
Fleury-en-Bière, en Seine-et-Marne.
Un maillon faible des trafiquants mais point stratégique des agents des douanes qui y réalisent souvent quelques belles prises.
À minuit, les douaniers sont en planque lorsque leur attention est attirée par une Citroën Jumpy
« basse du cul ». Ils tapent à la vitre, demandent à voir à l’intérieur, et là, bingo ! 161 cartons contenant 966 kg d’herbe à chicha en provenance de Suisse sont sagement rangés. Du bon tabac dont l’importation reste légale en cas de paiement des droits de douane.
Contrebande
Dans le cas présent, pas de droits : c’est un cas typique de contrebande. À l’intérieur du véhicule, deux qui affirment qu’ils ignoraient que ce type de trafic était illégal. L’enquête commence, avec sa vague d’interpellations.
D’Auxerre à Lyon en passant par le village seine-et-marnais d’
Achères-la-Forêt, des kilos de tabac à chicha sont saisis au gré des perquisitions à domicile. À chaque fois, les valeurs marchandes sont conséquentes : 100 000 €, 28 000 € et 18 000 €.
L’enquête grossit à mesure des investigations qui témoignent que le réseau s’élargit à vue d’œil pour arriver au chiffre non exhaustif de six personnes.
Surnoms
Principal outil d’investigation des enquêteurs,
l’exploitation des téléphones portables. Mais le travail d’enquête est rendu difficile par l’usage des
surnoms et des pseudonymes.
Ainsi dans le groupe qui comparaissait figure un prénommé Zied, aujourd’hui pagé de 29 ans, qui donne lieu selon les textos à l’apparition d’un certain « Zizi » et même à un autre « double zizi » sans que l’on sache très bien s’il s’agit d’une question d’embonpoint…
Au final, dans un écheveau de versions contradictoires et absolument indiscernables, restent au tribunal les
« flag’ », les aveux de certains et les textos trop explicites pour être réfutés.
Bilan des courses :
des peines allant de
12 mois ferme avec 2 000 € d’amende pour la plus lourde à 6 mois avec sursis et 500 € d’amende pour la plus légère.
Jean-François CALTO
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