Le 25 juillet 2015, Farid, 39 ans à l’époque, veut partir à Fès avec son fiston via l’aéroport basé à Andrézieux-Bouthéon. Au moment des faits, une ligne régulière low-cost reliait la Loire et la ville marocaine. Le hic : le petit de l’Annemassien est plâtré. Au nom de la sécurité, l’enfant ne peut pas embarquer. Seule condition : couper la contention du petit. Le papa s’énerve. Il se défoule sur deux vitres en plexiglas de l’équipement aéroportuaire. Mais finit par accepter que le plâtre soit enlevé. Trop tard. Le papa et l’enfant ne monteront pas dans l’avion. Le mal est fait. Il gagne un aller simple pour le tribunal de Saint-Étienne.
Plus de trois ans après, il refuse de s’embarquer dans cette aventure pénale. Me Bénito Agbo, si. Il est l’avocat lyonnais de Jean-Luc Ribas, le directeur de l’aéroport ligérien. Il présente l’addition des dommages causés par Farid : 1 402 euros. Il veut le remboursement de cette facture et 1 euro symbolique pour le geste de Farid « qui n’obtempère pas pour les règles de notre société ».
Le procureur Marco Scuccimarra y adjoint trois mois avec sursis pour le geste d’énervement « dans un lieu sensible ». Le tribunal est plus clément. Il condamne Farid à quinze jours de prison avec sursis et à payer les dégâts occasionnés par son geste d’énervement.
Véronique MIOT
Le progrès du 21 septembre 2018
En octobre 2017, fin de partie pour les lignes low-cost au départ d’Andrézieux-Bouthéon. Et donc celles en direction du Maroc. La ligne Ryanair que voulait prendre Farid n’existe donc plus. Photo d’illustration Claude ESSERTEL